Eau Froide pour Douche Chaude ! [Pv Melody Raïma - Hentaï - XXX]

Je l'avais encore croisée. C'était souvent le cas. Nous étions dans la même Académie et nos locaux étaient souvent contigus. Dans ce sens, il parait logique que l'on se croise régulièrement. Pourtant, dans cette foule massive, ce n'est que son visage que je reconnais. Les autres sont flous. Ils me sont inconnus. Pas le sien. Sans chercher à le retrouver, je le vois. Peut-être est-ce parce que la foule est souvent plus petite. Plus compacte. Elle se dessine alors d'autant plus facilement. Ses traits, je pourrais encore les dessiner sur une feuille, si seulement j'avais quelques facilités. Je peux la décrire, peut-être. Elle est comme une confidente. Je le suis plus pour elle, qu'elle pour moi. J'y tiens. Elle reste la soeur de mon meilleur ami et faire semblant qu'elle n'existe pas, ce ne serait pas courtois. Je me suis habitué à sa présence. Je la connais. Elle me connaît. Telle est la règle immuable installée silencieusement. En cet instant où encore une fois, elle arrive en retard, je souris.

Je l'avais croisée et elle m'avait donné rendez-vous. Ici. La piscine. Elle voulait se détendre et me parler. Alors, pour lui faire plaisir, j'avais accepté de sortir de l'Académie. De me rendre au Complexe. Dans la piscine. Il était tôt et l'influence n'était encore que de quelques gouttes. Peu de monde se réveillait un samedi matin pour se rendre dans les profondeurs. Au moins, nous n'aurions pas à hurler pour s'entendre. Et je détestais les hurlements des enfants qui jouent. Ou encore l'infernal bruit d'une dizaine de conversations, chacun essayant de se faire entendre. Certainement avait-elle choisi cette horaire volontairement. Elle connaissait mes peurs. Tout du moins, ce que je ne supportais pas. Je devrais certainement l'en remercier à son arrivée. Si elle venait. Cela faisait bientôt une dizaine de minutes que l'heure était dépassée, une trentaine que j'attendais. J'arrivais toujours en avance. Que ce soit pour me rendre à un tel rendez-vous ou simplement pour me rendre en cours. Je patientais tranquillement dans l'eau, accoudé au rebord.

Je l'attendais. Certainement dormait-elle encore. Certainement n'avait-elle pas entendu son propre réveil. Peut-être avait-elle même oublié qu'elle m'avait demandé de la retrouver ici. Je m'étais levé spécialement tôt pour elle. Juste parce qu'elle souhaitait me parler. Encore la veille, je pensais prendre ma première grasse matinée depuis plusieurs semaines. Mais ce ne fut pas le cas. Un changement de plan aux derniers instants. J'en souriais. Cela ne me dérangeait jamais. Sauf quand j'étais oublié. Comme en cet instant. Je ne pus m'empêcher de soupirer de mon attente. Je venais de décider qu'une fois 11.30 passé, je partirais. Je lui laissais encore une cinquantaine de minutes. Plus que suffisant pour se rappeler ce qu'elle avait elle-même prévu. Préférant ne pas devenir une plante à rester attaché au bord, je me propulsai à l'aide de mes pieds. Comme toujours, l'air s'engouffra un instant dans mon maillot-short bleu, me faisant presque le perdre. Dans un réflexe instinctif, je le retins sans qu'il n'aie le temps de s'en aller. Commençant quelques mouvements du crawle, je pris le temps de quelques respirations. Faisant une seconde longueur, je fus étonné de ma propre rapidité. Sans être essoufflé, je m'adossai de nouveau au pan qui me servait de dossier. Ne me restait qu'à attendre. Patienter qu'elle daigne finalement se montrer. Je soupirai et je souriais. Elle était comme cela. Melody.

Melody. Je me demandais comment elle faisait pour être si souvent en retard. Même Shin, son grand frère, ne l'était jamais autant. Elle semblait bel et bien m'avoir oublié. Peut-être s'était-elle trouvé un compagnon de dernière minute ? Quelqu'un de bien intéressant, certainement. Je soupirai. Je n'étais jamais qu'un subterfuge, quelqu'un qu'on se rappelait toujours aux derniers instants. Cela devait lui être arrivé, à elle aussi. J'étais habitué, dorénavant. Je repris mon entraînement, en évitant de penser à ces stupidités. Depuis que j'avais quitté le Monastère, je ne faisais plus partie d'une unité, d'un groupe à proprement parlé. Je n'étais qu'un individu au milieu d'une masse qui n'était pas la sienne. J'avais tout de même réussi à recréer quelques relations. Melody et Shin en étaient de parfaits exemples. Mais ils n'étaient pas mes Frères Bouddhistes. J'étais là quand eux le voulaient. Je n'existais certainement pas en d'autres moments. L'habitude forge l'âme. Et telle était la situation en cet instant. J'avais été oublié.

Quelqu'un me fit un geste. Plissant légèrement les yeux, je reconnus Melody, dans une tenue que je ne lui avais jamais vue. Un maillot une pièce, d'une couleur rosée à souhait. Je ne pus m'empêcher de commenter en mon for intérieur. Cela lui allait comme un gant. J'en souriais. Finalement, après presque 25 minutes de retard, elle était enfin là. Certainement avait-elle retrouvé subitement la mémoire et avait tout de même décidé de me rendre une petite visite. Je préférais me taire sur le sujet. Ma conviction me disait que je n'aurais pas à tarder pour découvrir ce qu'elle souhaitait. Entrant dans l'eau, me faisant rapidement la bise, elle s'excusa, m'apprenant que son lit avait été le fautif. Pour elle, comme pour son frère, le lit semblait être le pire des fléaux. Je laissai un sourire légèrement charmeur se dessiner, acceptant ses excuses sans le dire. Elle le comprendrait. Je détestais la parole inutile. Elle m'avait déjà posé la question et je lui avais répondu que d'où je venais, le regard et le geste suffisait bien souvent. Directement, elle se lança dans son discours.

_ Tu sais, si je voulais te voir aujourd'hui, c'est pour parler de Shin. A mon avis, tu dois savoir qu'il se prostitue pour gagner de l'argent. Mais j'en est marre qu'il fait ça. Je sens que je vais craquer. Il a beau me dire de ne pas m'en faire, je ne peux m'empêcher de m'inquiéter pour lui à chaque fois. Je lui ai parlé, mais rien. Alors, je me suis énervé en disant que si il n'arrêté pas, moi aussi j'allais faire la même chose .. Je sais c'est que c'est stupide, mais je peux plus supporter ça... Tu veux bien m'aider ?

Je soupirai. Encore et toujours Shin et sa tendance à la prostitution. Ce n'était plus la première fois qu'elle m'en parlait. J'en avais déjà parlé avec ce dernier. Même si nous n'étions en parfait accord sur ce sujet, nous avions trouvé un terrain d'entente. Il n'en ramenait aucune dans la chambre, je fermais les yeux sur ses vices. Un compromis. Je détestais en faire, mais nous n'étions pas prêt à rendre les armes. Surtout que je connaissais son besoin d'argent. Il était comme moi. A ceci près que je travaillais différemment. Je souriais à sa soeur. Je connaissais son avis.

_ Désolé, Melody. Je crois que Shin sait ce qu'il fait. Je lui ai déjà parlé de ce sujet.

Je laissai un petit silence s'installer avant de reprendre le fil de la discussion, l'interrompant presque au passage.

_ Mais ... Tu aimerais faire quoi ?

Plus je réfléchissais, plus je me demandais si je voulais vraiment savoir.

_ Non. Ne dis rien. Je ne veux pas en être mêler. Je suis désolé, mais si tu veux faire comme lui et te prostituer ...

Je ne pus me résoudre à lui dire la fin de ma phrase. Je supportais déjà bien assez mal que mon meilleur ami bafoue mes principes. Qu'elle, que je considérais comme ma protégée, s'y mette aussi et je demanderais mon retour au Tibet. Je n'étais pas fait pour vivre dans ces contrées en totale opposition avec mes propres moeurs. Je me détournai d'elle, lui faisant dos. Comme un pincement au coeur, un poignard en pleine poitrine, je tus cette douleur fulgurante. Je me taisais. Je souffrais mais je la connaissais. Je savais qu'elle était aveugle. Tous étaient aveugles et ne voyaient pas mon malaise.

Shin. Mon meilleur ami. Pourtant, nous n'avions nullement la même conduite. Vis-à-vis de tant de points de vue qu'il était parfois difficile de croire que l'on puisse vraiment s'entendre. Pourtant, nous pouvions rire ensemble. Nous nous entendions sur ce qu'il fallait et nous avions pris l'habitude de faire quelques compromis. Ainsi, qu'il soit entiché d'une fille par nuit ne me regardait pas tant qu'il était ailleurs que dans notre chambre. Il était plus musicien et légèrement rebelle, tandis que j'étais plus droit, plus strict. Mais nous avions un point en commun. Elle. Melody. Elle était sa soeur. J'étais celui en qui elle comptait le plus souvent. Du moins, pour résoudre les problèmes qu'elle pouvait avoir. Je l'écoutais toujours et l'aidais dans la mesure que je le pouvais. Et l'instant après, je n'étais plus qu'un fantôme. Une carcasse que l'on oubliait là. Comme s'il n'avait jamais existé. J'étais cela. Cet îlot embrumé dont seuls quelques élus pouvaient se retrouver. Mais toujours devaient-ils refaire ce même chemin. Je me protégeais de cet abandon constant. J'éprouvais ce regret de ne plus être au sein d'un groupe. Je le supportais en silence.

Sans que je ne comprenne la signification, deux bras m'enroulèrent la taille. Ceux de Melody. Elle n'avait pas à le faire. Elle connaissait ma tendance à me protéger physiquement, à éviter le contact d'un autre. Elle l'avait brisé. Sans m'en dire mot. J'aurais pu la repousser sur l'instant. Mais son contact, même s'il me surprenait et me gênait, me faisait en quelque sorte du bien. Je ne bougea pas, fermant seulement les yeux, appréciant ce contact. J'existais. Je n'étais plus seulement une fumerolle. Elle me tenait entre ses bras. Je sentais sa joue contre ma joue. Elle me faisait en cet instant vivant. L'air qu'elle soupira me fit frissonner. Je savais que bientôt, elle reprendrait son discours. Je me tenais prêt à recevoir un autre coup. Elle ne pourrait l'éviter. Je me taisais. Je ne pouvais la repousser et pourtant, cette proximité me ferait souffrir prochainement. Je le savais. Et je ne pouvais rien y faire.

_ "Aimerais" n'est pas le mot. Cela me gênerais surement. Mais je ne peux pas rester les bras croiser pendant que mon frère fait des trucs pas nets avec des filles qu'il ne connait pas. Alors, si je le fait avec un garçon maintenant .. Peut-être qu'il arrêtera. Surtout si j'éprouve beaucoup de plaisir pour ces choses là. Peut-être qu'il se dira que sa soeur le recopie et qu'il arrêtera un moment. C'est vraiment ce que je veux en tout cas ... Et pour ça, j'irai coucher avec n'importe qui ...

Ainsi, comme son frère, elle avait décidé de me bafouer. Moi. Mes coutumes. Mes idéaux. Je n'avais aucune réelle valeur. Je n'étais que celui qui l'écoutait quand elle n'allait pas. Celui qui souffrait en silence. Celui qui taisait sa douleur. Je n'étais là que pour recevoir la peine du monde. Je devais m'y résoudre. Serrant les dents, je sentis une douleur s'infliger dans mon coeur, comme un couteau que l'on enfonçait lentement à l'intérieur. Juste pour le plaisir de me faire souffrir. Et je ne montrais rien. Je restais droit. Tel le roc que l'on voulait que je sois. Je me tus, serrant le poing lorsqu'un imbécile nous lança quelques remarques peu astucieuses. Lui non plus, il ne comprenait pas. Personne ne comprenait. Ni ma douleur. Ni les sentiments qui m'envahissaient. Je devais être seul. L'oreille qui écoute. L'épaule sur qui on se repose. Le visage attendrissant. Mais je ne pouvais me montrer faible. Juste pour soutenir ceux qui l'étaient. Plus que moi, du moins. Ne bougeant pas, je me mis presque à murmurer.

_ Tu sais, Mel'-chan, je ne peux pas t'en empêcher. Je n'ai pas envie que tu deviennes comme lui. Pour ainsi, et si je peux me permettre de dire cela à une personne du sexe opposé, tu m'importes plus que Shin. Si tu commences comme lui, je prendrai le premier billet pour le Tibet, je pense. Déjà un, c'est dur. Mais deux me serait insoutenable ...

Je laissai mes derniers mots plonger dans les eaux de la piscine. Dans un élan, je me retournai , lui prenant les bras avec douceur. Je plongeai mon regard dans le sien. Je me sentis vaciller devant son regard. Comme toujours. Il m'envoûtait et je résistais.

_ Mel' ... Ne commets pas les mêmes erreurs ... S'il te plaît ...

Puis, signifiant à moi-même que je devais arrêter, je rompais le contact physique que j'avais enclenché. Je ne pouvais la toucher trop longtemps. Comme si j'avais peur de l'offenser. Comme si j'avais peur de la blesser. De la déranger par ce contact ingrat que je devais créer. Me déplaçant vers le bord de la piscine extérieure, je soupirai. Je souffrais toujours. Je ne pouvais m'empêcher de souffrir. Telle était peut-être mon destin. Je devais consoler les coeurs et les esprits, éviter les tourments de chacun à mes dépens. Prenant la tête dans mes mains, je serrai brutalement les dents, sentant comme un morceau se casser du reste. J'étais énervé contre moi-même. Je ne me contrôlais pas comme je devrais. Un instant, je voulus expulser le tout en m'infligeant une douleur physique avant de reculer. Ce n'était pas ma voie. Alors, je fermai les yeux et me mis à respirer lentement. Reprenant un souffle lent et posé. Comme mon Père et mes Frères me l'avaient tant appris. Pour me contrôler. Peut-être savaient-ils eux aussi mon Destin ?

Tout tournait dans mon esprit. Comme si les multiples idées se chevauchaient et cherchaient à se trouver la première place. Comme si chaque douleur de mon coeur pénétrait mon cerveau en un choc brutal d'une violence inouïe. Si ce n'étaient que des images, je me rendis compte que je m'étais agrippé au rebord, comme par peur de m'évanouir. Ce fut pas le cas. Je ne bougeai pas. Je savais qu'elle était là. Juste derrière moi. Certainement mes mots devaient-ils résonner dans son propre esprit. Je ne regrettais pas ces derniers. Je les pensais vraiment et le temps m'avait rôdé à cette idée. Cette sensation d'être qu'un fantôme. De n'exister que quand une personne souhaite parler de ses problèmes. Je m'étais résolu à l'idée que je n'étais pas de ce monde. Le silence s'était abattu entre elle et moi depuis mes derniers mots. Tandis que je reprenais lentement le calme et le cours de mes pensées, je sentis qu'elle se rapprochait.

Elle se plaça devant moi. Je vis de suite qu'une larme avait laissé une traînée. Elle venait de pleurer. J'avais été trop dur avec elle. Cela, j'en étais sûr. Mais je voulais lui faire part de mes intentions, qu'elle comprenne ce qui me tourmentait. Qu'elle ne soit pas surprise qu'un jour, elle ne me trouve pas. Ce retour à la réalité me fit comprendre qu'elle était plus nécessaire que son propre frère. Mon meilleur ami. Cela m'agaçait que je puisse nourrir ce besoin d'être avec une fille. Je le savais, cela était incompréhensible pour mon esprit logique. La méditation me serait utile lorsque j'en aurais le temps. J'avais ce désir de comprendre, de maîtriser cette situation. Melody. Shin. Tout deux de la même famille. Pourtant, ils n'étaient pas les mêmes. Je serrai le poing devant mes débats. Ce n'était pas l'instant propice.

_ Je ne veux pas que tu partes. Sans toi, je serais incapable de continuer à vivre comme ça ... Je te le promets, que je ne ferais pas les mêmes erreurs. Mais j'ai besoin d'aide ... Je ne sais pas ce que je dois faire. Je le laisse faire ou je l'arrête ? ... Je ne sais plus rien. Akito-kun ... Aide moi. Je t'en supplie ...

Je fus surpris par ses mots. Sa détresse vint comme un coup plein estomac, comme si l'on frappait avec une telle rapidité que même l'oeil aguerri ne voit. Ton sang gicle sur le sol. Ton souffle est coupé. Tu trembles sous cette fulgurante douleur. Tu ne sais pas comment cela est possible, mais ta propre garde dont tu te vantes tant a été dépassé en une seule frappe. Tes yeux sont hagards. Tu cherches une aide là où il n'y en a pas. Dans le regard de ton ennemi. Telle était la sensation que j'éprouvais en cet instant. Je venais d'être désemparé. Elle souhaitait que j'aide à trouver une solution. Moi. Akito. Le Tibétain. Je ne comprenais pas ce qu'elle cherchait avec moi. Je ne pouvais pas bouger. Tétanisé, paralysé, tout mon corps était engourdi. J'avais peur. Une boule s'était créée. Je ne savais comment réagir. Je ne savais que lui dire. Alors, je restais là.

Elle s'avança vers moi. Comme si elle connaissait déjà la suite. Elle était maîtresse d'une situation qui venait de me dépasser. Elle était venue pour me parler de Shin, mais je sentais que maintenant, elle était là pour elle. Elle désirait être guidée. Elle désirait que je la guide. Que je lui prenne la main, comme elle le fit à cet instant. Son corps se rapprochait du mien, toujours plus dangereusement. Je reculais. Je voulais éviter ce contact. Elle venait d'en briser en m'attrapant les mains, m'empêchant de fuir. Son regard m'envoûtait. Soudainement, je sentis que je n'avais plus un échappatoire. Le mur m'avait rattrapé tandis qu'elle s'approchait. Elle était là. Contre moi. Je sentis son corps contre le mien. Sa poitrine contre mon torse. Mon intimité trop proche de la sienne. Nos pieds les uns sur les autres. Je serrai les dents devant le piège tendu. Englué dedans, je ne pouvais plus rien faire. Seulement espérer.

Nos corps l'un contre l'autre, je sentais nos respirations se joindre. Mon coeur battait à rompre, comme s'il ne cessait de s'accélérer avec l'approche d'un corps étranger. Sa tête s'approcha de la mienne. Nos nez se caressaient, nos fronts s'unissaient, nos regards s'entre-croisaient. Je sentais son souffle, aussi rapide que le mien. Elle me tenait comme son prisonnier. J'étais comme un esclave, écoutant les reproches qu'on lui faisait. Je ne pouvais rien faire. Je subissais une action indépendante de ma volonté. Et je n'arrivais pas à m'en dégager. Nous restions là, sans dire un mot. Puis, comme si elle en avait terminé avec son petit jeu, elle se recula. Lentement. Comme si elle voulait encore profiter de ce moment. J'aurais aimé le lui redemander. Mais je ne pouvais pas. Tout était sec dans ma bouche. Je me taisais. Lorsqu'elle revint brutalement sur moi. Dans un réflexe, je l'attrapai. Je ne voulais pas qu'elle se blesse. Quelqu'un venait de la bousculer.

Nos lèvres venaient de s'unir involontairement. Nous nous embrassions sans l'avoir. Dans un geste improbable, je continuai de l'embrasser, comme si je l'avais toujours désirée. Je ne voulais pas que mes lèvres se détachent. Tout avait été si vite. Pourtant, je ne voulais pas la repousser. Je voulais continuer cet instant, goûter encore à ce fruit que je m'étais toujours interdit. Le seul fruit que je n'avais jamais peut-être voulu était là. Etait-ce là ce que je ressentais pour elle ? Ce pourquoi elle m'était plus importante que Shin lui-même. Je redoutais ma propre réponse. Mais je savais que c'était là la réponse. Mes mains s'entre-croisèrent avec ses doigts, mes lèvres se détachèrent après cet instant que je pensais au Paradis.

_ Désolé. Je me suis laissé aller.

Aki::

Aki:

Passion & Amour. Tels étaient les mots qui enflammaient mon âme en cet instant. Entraîné sur un terrain inconnu et attirant, comme les hautes montagnes de l’Himalaya que j’avais longtemps côtoyé. Son corps était ce nouveau paysage que mes doigts découvraient. Elle ressemblait à cette plage où les eaux bleues d’un lagon viennent s’arrêter doucement. Le soleil se coucherait lentement, offrant une vue sans égale. Tel était ce qui arrivait en cet instant. Elle m’explorait, tandis que je sentais sa main occupée dans mon maillot, m’offrant des ondes intenses dans le cerveau. Le plaisir devenait intense que je n’avais pu retenir un gémissement, lui offrant mon premier cri du cœur. S’en était suivi un baiser plus fougueux, où notre élan passionné ne nous arrêtait plus. Ainsi, nos langues s’étaient mêlées l’une l’autre, se lançant dans une danse plus érotique. Tandis que sa main avait atteint la zone la plus sensible de mon intimité, l’une des miennes était sur son sein. Son regard s’était relevé et elle m’avait avoué son amour. Mais je n’eus pas le temps de lui répondre qu’elle intensifia ses caresses sur mon corps et particulièrement mon sexe.

Alors que nous étions l’un contre l’autre, tandis qu’elle continuait de m’offrir ce premier plaisir, elle vint à mon oreille, me murmurant qu’elle me désirait. Inconsciemment, mon cœur s’enflamma, tout comme mon intimité qui dût certainement grossir davantage dans sa main. Puis, dans un ultime geste, elle avait commencé à me mordiller le lobe de l’oreille. Telle était la situation. Elle avait une main dans mon maillot, une autre sur mon torse et ses lèvres se jouaient de mon oreille. J’étais devenu comme un jouet. J’appréciais ce plaisir inconnu que l’on s’offrait à tous les deux.

Sans m’en rendre compte, j’avais soulevé le haut de son bikini. Ainsi, sa poitrine était découverte, tandis qu’une de mes mains caressaient sa poitrine, passant d’un sein à l’autre. Mon autre main, elle, avait décidé de glisser le long de son flanc, avant de couler lentement vers le deuxième morceau de son maillot de bain. Entrant dessous, je sentis rapidement qu’elle semblait apprécier mon geste. Commençant à agiter mes doigts au premier contact, je vins à lui mordre doucement la lèvre en souriant, avant m’abaisser légèrement pour l’embrasser dans le cou, à la base de son oreille.

_ Je te veux, Mel’ … Car je suis amoureux !

Accompagnant mes mots d’un geste, je glissai davantage ma main à l’intérieur de son bikini, pénétrant ce que je pensais être sa propre intimité, tandis que mes lèvres glissaient sur l’un de ses seins, mon autre main s’offrant le loisir de profiter du second sein que je venais de sortir instinctivement.

Combien de temps avons-nous découvert le corps de l’autre ? Je n’aurais su le dire. Nos corps étaient dans une harmonie qu’ils n’avaient jamais connue auparavant. Quand j’accélérais mes mouvements, elle en faisait de même. Et ma tête se vidait lentement de toutes pensées. Mon propre liquide s’écoulait sous cette répétition incessante de caresses. Elle eut la même réaction lorsque, dans un gémissement, je la sentis se détendre davantage encore. Elle semblait s’être laissée aller, devenant plus légère. Un instant, j’eus peur de la briser, que j’avais été trop loin dans mes mouvements, que je l’avais blessée. Mais je fus rapidement rassuré, lorsque je l’entendis gémir. Lui avais-je procuré tant de plaisir qu’elle n’avait pu se retenir d’exprimer ce dernier par de simples râles ? Pour ma part, ses mouvements m’avaient procurés une nouvelle sensation. Celle d’un plaisir inconnu qui se découvrait par des frissons traversant mon dos, comme des ondes électromagnétiques envoyées à mon esprit.

Soudainement, elle s’était reprise en main, replaçant son soutien, avant de me sortir hors de l’eau. Ainsi, cet intermède d’un instant, cette passion née, cet amour déclaré, était déjà terminé, tandis qu’elle m’emmenait là où je n’avais jamais été. Les cabines familiales. Elles étaient toutes de cette couleur ocre. Sourcils froncés, je ne comprenais pas son geste, mais continuait de courir, tiré par cette dernière qui s’arrêtait finalement et nous fit entrer dans l’une d’elle. Plus grandes que les cabines individuelles, capables de faire tenir trois à quatre personnes facilement, nous avions un espace important. Un banc se trouvait sur ma gauche, sa droite lorsqu’elle se retourna. Nous n’avions pas nos vêtements civils, toujours détrempés de la piscine, en maillot. Elle avait seulement son sac. Comme toutes les filles, elle ne pouvait s’empêcher de transporter un certain nombre d’objets aussi incongrus les uns que les autres, dans un fouillis qu’elle devait être la seule à comprendre. Sans en comprendre la raison, elle s’était déshabillée devant moi, me montrant pour la première tout son corps, dans le plus simple des appareils.

Elle guida mes mains jusqu’à elle, déposant ma main gauche sur un sein, tandis qu’elle déposait l’autre main là où elle se trouvait peu de temps avant. Je découvrais ainsi le plus intime de Mélody et loin d’en être choqué, cela m’excitait davantage. Je voulais découvrir encore d’elle. Je la dévorais du regard. Passionné et amoureux. Envieux et désireux. Je recommençai lentement mes caresses sur sa chair découverte. J’y ajoutai bientôt quelques baisers, comme si je revenais en enfance, je vins près du petit bout durci de son sein. Et, comme dans la piscine, elle eut ce même geste. Elle s’était subitement détendue et, de son intimité, avait coulé un liquide le long de sa jambe. Un instant, me prit la folie d’y goûter, mais je m’étais retenu, trouvant cela obscène et peu adapté à une telle scène. C’est après ce dernier geste qu’elle s’était dégagée et m’avait dénudé, avant de déposer un préservatif sur mon membre durci depuis plusieurs minutes. Elle s’était redressée et était restée là, juste devant moi, me donnant envie d’elle.

_ Akito ... Vas-y ... Fusionne moi ...

D’abord, elle m’avait bloqué contre le mur avant que je prenne l’ascendant. Lentement, je m’étais rapproché d’elle pour l’embrasser avec fougue. Ces mots, ils m’excitaient, me donnaient envie d’elle. La bloquant contre la porte d’où elle nous avait fait entrer, je caressai ses flancs tandis que nos intimités se frottaient l’une contre l’autre. Sans que je m’en aperçoive, je m’étais rapproché du seul endroit où mon membre devait se rendre et, dans un autre mouvement de bassin, je l’avais pénétrée doucement, n’entrant qu’un bout de mon propre corps. Surpris, gêné de mon propre geste, je restai ainsi, rouge de confusion, tandis que je m’enfouissais dans son cou.

Aki ~ :